Verdun
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Pourquoi les Allemands ont-ils choisi d'attaquer
à Verdun ? Au début de l'année 1916,
l'Allemagne a besoin d'une victoire militaire marquante. - les Allemands commencent à douter de l'issue du conflit et subissent les effets de la guerre lisibles à travers la presse, il y a donc nécessité à remonter le moral national ; - l'Allemagne a besoin d'un élément de négociation pour imposer sa paix. Or toutes les hypothèses d'attaque sur le front oriental semblent présenter peu d'intérêt ou trop d'inconvénients ; de plus, l'Angleterre est très dangereuse par sa puissance navale et parce qu'elle instaurera tôt ou tard le service national et pourra jeter dans la bataille des forces neuves, d'où la volonté de décourager cette dernière en saignant à blanc son meilleur allier, la France. Von Falkenhayn |
Von Falkenhayn |
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Pour cela, Falkenhayn prévoit une
offensive écrasante sur un secteur limité, afin de ne pas
trop dégarnir les autres points. L'objectif territorial importe
peu, il ne s'agit pas d'occuper, mais de tuer. Falkenhayn opte pour la ville de Verdun : - les forces françaises, acculées à la Meuse qui coupe en 2 le saillant, seront contraintes de se battre le dos au fleuve ; - très mal reliées à leurs arrières, elles seront comme prises dans une nasse ; - l'Allemands disposent de 14 voies ferrées dans ce secteur, facilitant l'acheminement rapide des soldats et du matériels ; - la présence de forêts profondes et de bois permet un acheminement dans une relative discrétion ; - d'excellents observatoires naturels déjà aux mains des Allemands : Crête de Romagne, Jumelles d'Ornes, offrent des positions idéales pour contrôler le secteur et bombarder la ville ; - l'Allemagne peut s'appuyer sur l'arrière-pays industriel de Moselle, du Luxembourg ainsi que sur les bassins miniers du haut-pays Lorrain. Falkenhayn n'ignore pas non plus, grâce à ses réseaux de renseignement, que la place forte de Verdun est très affaiblie par le désarmement des forts et le retrait de garnisons décidés en août 1915 par l'Etat-major français... Enfin Verdun a une signification affective
particulière pour les Allemands. C'est là qu'en 843 a été
partagé l'empire de Charlemagne, référence commune
de l'histoire française et allemande. Depuis les 2 pays se sont
bien souvent disputé la place (en 1792 et en 1870). Verdun est
l'avant-poste de la France face à la forteresse allemande de Metz. En cas de succès retentissant, le
prestige de la famille impériale s'en trouvera renforcé.
En février, 72 bataillons Allemand sont acheminées au nord de Verdun par trains de nuit. Dès leur arrivée, les soldats sont enfouis dans des "Stollen", abris souterrains creusés par le Génie qui dissimulent chacun un millier d'hommes. Pour isoler les premières lignes françaises et écraser leurs tranchées, l'artillerie Allemandes a réuni tous les calibres. Au total, 870 canons dont 540 lourds sont en place et plêt à ouvrir le feu, 2.500.000 obus sont en réserve. C'est la plus forte concentration d'artillerie jamais réalisée à ce jour qui s'aligne sur 12 km de front. Face à eux, la France dispose dans le secteur de verdun de 34 bataillons et 270 canons mal appropriés (à tir tendu et étant du matériel assez vieux), défendant un secteur mal fortifié, sans boyaux de raccordement, sans abris solides ni liaisons. Le commandement allemand est persuadé
de réaliser une percé fulgurante et écrasante. C'est
sans compter sur l'âme, la valeur, la courage et la ténacité
du soldat français
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21 février 1916 Le 21 février à l'aube, tout
est calme sur le front de Verdun. Soudain, à 7 h 15, un obus déchire
le calme du petit jour, puis un second, puis 10, puis 1000... Les ponts de la Meuse sont bombardés, la garnison de Verdun impuissante, voit disparaître les Hauts de Meuse dans la fumée et les éboulis. L'état-major ignore ce qui se passe exactement 10 km plus avant. Dans l'urgence, on évacue les derniers civils présents à Verdun. Subitement, à 16 h, le tir s'allonge, 2 millions d'obus sont tombés depuis 7 h 15, soit 3800 par minute. A 16 h 10, 8 divisions Allemands (80.000 hommes armés de lance-flamme) passent à l'assaut sur un front de 6 km. Les canons français de 75 mm, détruits par le bombardement, sont totalement impuissants. En certains endroits, les premières positions Françaises n'existent plus. Mais en d'autres endroits, les attaquants voient des hommes se dresser devant eux. Ce sont de véritables loques humaines, titubantes, sourdes, noires de poussière et de boue, les yeux hagards et injectés de sang, à demi-fou. Et ces hommes, dans un réflexe de désespoir, trouvent la force de réarmer un fusil, de mettre une mitrailleuse en batterie, de tirer et de lancer des grenades. |
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Sur les 12 km de front, ce même scénario
se reproduit. A la lisière nord du bois de Caures (tenue par les
hommes du lieutenant-colonel Driant), au bois d'Haumont, au bois de Ville,
à l'Herbebois, des poches de résistance s'organisent avec
les moyens du bord. Cependant, la fatigue, le manque de munition et l'infériorité
numérique sont indéniables et les positions tombent peu
à peu. Les pertes Françaises ont été cruelles, les hommes du 30e corps se sont battus non à 1 contre 3, mais à 1 contre 10 et parfois à 1 contre 20. |
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22 - 23 - 24 février 1916 Les 22 et 23 février, la progression allemande se poursuit lentement mais inexorablement. Les troupes françaises, exténuées, tiennent toujours les villages de Beaumont, Louvemont et Bezonvaux où au loin se devine la masse du fort de Douaumont. Durant ces journées, les Allemands
ont souvent cru se trouver face à des troupes fraîches, tellement
la riposte était énergique. Cependant, très peu de
renforts français ont pu traverser le bombardement allemand beaucoup
trop violent. Le 24 février, toutes les contre-attaques françaises sont arrêtées par l'artillerie allemande, la situation devient extrêmement critique. De nombreux blessés, sans soins depuis 3 jours pour certains, agonisent dans le froid.
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Le général Joffre, informé
continuellement de la gravité de la situation, approuve à
ce moment l'abandon des positions de la Woëvre mais ordonne de tenir
coûte que coûte sur la rive droite face au nord entre Meuse
et Woëvre et d'engager immédiatement le 20ème corps.
Il faut, quoi qu'il en coûte, sauver Verdun dont la chute représenterait
une grave atteinte morale, mais aussi une perte de prestige face aux Alliés.
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Il est important d'imaginer les conditions
de combat en ses premiers jours de la bataille : Les hommes vivent au
milieu des cadavres, abandonnés, encerclés, ne sachant plus
ou est l'avant et l'arrière. Le ravitaillement est inexistant et
ils n'ont rien de chaud dans le ventre depuis plusieurs jours. L'eau fait
cruellement défaut. Recroquevillés dans leur trou d'obus,
ils sont à demi fous par l'insomnie, l'épuisement moral
et physique. Ils sont trempés, boueux, plein de poux.
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25 février - Perte du fort de Douaumont Le fort de Douaumont est un objectif essentiel
pour le commandement allemand, et il compte mettre tout en uvre
pour le conquérir. A 17 h, la 8e compagnie du 21e régiment
d'infanterie Allemand, commandée par le lieutenant Brandis, se
trouve à 700 m du fort de Douaumont. De leurs positions, les soldats
aperçoivent à l'horizon, la silhouette imposante du fort.
Aucune activité ne semble l'animer, il semble complètement
inerte au milieu de la bataille. Par contre, tout autour dans la plaine,
de nombreux soldats français se replis, complètement dépassés
par l'avancé allemande de la journée. Pour comprendre comment un tel événement
a pu se produire, il est important d'apporter quelques précisions
: 2. La progression Allemande ayant été si importante et si subite depuis le 21, les occupants du fort n'étaient pas du tout au courant de la proximité de l'ennemi. Dans la tumulte de ces 4 derniers jours, personne au commandement français n'a pensé, pris le temps ou même jugé bon de les en avertir. Aucun préparatif défensif n'a donc été fait en prévision de l'arrivée des Allemands. Par ailleurs, on peut trouver étonnant que violemment bombardé depuis 4 jours et disposant d'un si bel observatoire, les occupants du fort ne se soit pas rendu compte ni ai pris la peine de s'informer sur l'avancé Allemande. De violents combats se déroulaient devant et autours d'eux, il était tout de même clair qu'il se passait quelque chose dehors Du 21 au 25, les chiffres officiels parlent
pour les 3 divisions françaises en première ligne au moment
de l'attaque, d'au moins 60% de perte. 681 morts, 3.186 blessés,
mais 16.407 disparus. Prisonniers peut-être en partie, mais surtout
volatilisés sur le terrain.
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La Voie Sacrée Le 25 février, le général de Castelnau, qui a reçu les pleins pouvoirs du général Joffre, confie au général Pétain le commandement de la région fortifiée de Verdun et des forces arrivant sur les deux rives. A peine arrivée à son nouveau quartier général de Souilly, à 20 km de Verdun, le général Pétain s'applique à créer les moyens organiques nécessaires à la contre-attaque. Il ordonne le réarmement des forts. Chacun reçoit un commandement et une garnison propre, et des réserves matérielles importantes avec interdiction absolue d'abandonner l'ouvrage en cas d'attaque ennemie (ces mesures sont rendues plus que nécessaires par la perte du fort de Douaumont qui vient d'avoir lieu).
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Il organise l'artillerie qui doit, en concentrant ses tirs sur les positions ennemies, soulager l'infanterie, et assurer ainsi un rôle défensif en écrasant les attaques de l'adversaire. Pendant toute la bataille de Verdun, Pétain ne cessera de répéter: " Il faut que l'artillerie donne à l'infanterie l'impression qu'elle la soutient et qu'elle n'est pas dominée ". Il reprend aux corps d'armées les pièces lourdes restantes et les réunit en une formation autonome. Pour la première fois depuis le début de la bataille, les combattants se sentent soutenus par les canons. Il s'occupe enfin de la logistique et des
moyens de ravitaillement. Aussitôt, sur cette route de 7 m
de large et de 75 km de long, une file ininterrompue de camions de toutes
sortes s'engage et alimente la bataille en troupes fraîches. Dans
l'autre sens, une autre file ramène les combattants vers l'arrière. Rapidement, il apparaît que la chaussée
non goudronnée ne peut résister aux passages ininterrompues
de milliers de roues, les véhicules commencent à s'enliser.
Pétain, lucide, ordonne d'ouvrir le plus prêt possible de
la route des carrières de pierres tendres du pays. En mois de 48
heures, plus de mille travailleurs répartis tout au long des 75
km lancent nuit et jour des pelleté de pierres dans les trous boueux.
Les camions avec leurs roues à bandage plein remplissent eux même
le rôle de rouleau-compresseur. Pétain instaure pour finir un règlement
très strict, tout véhicule tombé en panne ou ayant
crevé est immédiatement poussé de côté.
En parallèle, une section de dépannage est mise sur pied
qui improvise au bord de la route des ateliers de fabrication de pièces
de rechange. De son côté, le petit chemin de fer, le "Meusien," ravitaille aussi la 2e armée. La gare régulatrice de Saint-Dizier expédie quotidiennement sur Verdun 21 trains de vivres, 7 de munitions, 9 de matériels, 2 de troupes, évacuant aussi 5 à 7 trains de blessés. Au total, du 21 février au 1er juin, l'ensemble du trafic s'éleva à 119.000 wagons. La tactique de Pétain est un succès. Dès le 26 février, les Allemands sont contre-attaqués à la baïonnette et leur progression est stoppée à 6 km seulement de leurs positions de départ.
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6 mars - Attaque allemande sur les 2 rives de la Meuse Falkenhayn se décide alors à
attaquer simultanément sur les deux rives de la Meuse. Il jette
dans la bataille 9 nouvelles divisions, dont 4 venues du front occidental.
Le 15 mars au soir, le commandement Allemand
doit se rendre à l'évidence, sa tentative de percée
éclair sur la rive gauche se solde elle aussi par un échec. En ce qui concerne la rive droite, la progression
Allemande est stoppée devant le fort et le village de Vaux. De
violents combats s'y déroulent durant plusieurs semaines.
Avril - mai - La bataille du Mort-Homme et de la cote 304 Début avril, débute une véritable
guerre d'usure qui va prédominer jusqu'en novembre. Cette stagnation inévitable à
laquelle les Allemands doivent se résigner, eux qui souhaitaient
une percé éclair, et visible par l'apparition de leur côté
de gros lanceurs de mines, symbole de la guerre d'usure... Le 4 mai, après plusieurs semaines de très durs combats, la 11e division bavaroise prend pied sur la côte 304 par le bois d'Avocourt. Les Français doivent évacuer après avoir perdu 10.000 hommes. Les contre-attaques lancées pour tenter de reconquérir la cote se soldent toutes par des échecs. Désormais, les Allemands sont bien accrochés aux pentes du Mort-Homme et de la côte 304, le Kronprinz y concentre de nouvelles troupes. La deuxième armée compte maintenant 520.000 hommes alors qu'il n'y en avait que 150.000 à Verdun au début de la bataille. Sur la rive droite, les combats sont toujours très violents sans qu'aucun adversaire ne parviennent à prendre de dessus sur l'autre.
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22
mai - Grande offensive française pour tenter de reprendre le fort
de Douaumond
Depuis la perte du fort de Douaumont, le
25 février, le G.Q.G. n'a jamais cessé d'imaginer un plan
pour le reprendre. Le général Joffre a inlassablement réclamé
cette offensive au général Pétain, mais ce dernier,
conscient de l'infériorité de l'artillerie Française,
a toujours tenté d'en reculer l'échéance. |
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Après une préparation d'artillerie
commencée le 20 mai, les 2 divisions françaises s'élancent
en direction du fort. Cependant, peu de groupes parviennent à atteindre
l'édifice en raison du bombardement allemand qui surpasse inlassablement
celui réalisé par les Français. Les pertes sont terribles.
Les troupes qui sont parvenues au fort se retrouvent isolés, épuisés,
à cour de munitions et continuent à subir de lourdes pertes.
Cet échec de l'offensive sur Douaumont
est dû à plusieurs raisons : - un manque de moyen pour réaliser les travaux nécessaires, boyaux, parallèles de départ, gradins de franchissement ; - un manque d'artillerie, bien que correctement mené, le pilonnage du secteur n'était pas suffisant et aurait dû commencer bien avant le 20 mai ; - un manque de discrétion, les All. étaient parfaitement au courant qu'une attaque devait avoir lieu le 22 mai sur le fort. Du 18 au 24 mai, la 5e D.I du général Mangin a perdu 130 officiers et 5 507 hommes, soit la moitié de ses effectifs...
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Juin
- Nouvelle offensive allemande sur la rive droite - Perte du fort de Vaux
Début juin, Falkenhayn veut frapper
un grand coup pour enfin en finir avec Verdun. Il devient en effet urgent
pour l 'Allemagne de dégager ce point du front ouest qui engloutie
tant d'hommes. Les raisons sont simples, les services de renseignement
allemand prévoient l'imminence de 3 grandes offensives ; dans la
Somme, conjointement menée par la France et l'Angleterre ; sur
le front russe, sans doute en Volhynie et en Bukovine ; et sur le front
italien. Le plan est d'enfoncer les lignes françaises
de la rive droite en attaquant à 4 contre 1 sur un front de 6 km,
entre la cote du Poivre et Vaux-Damloup. Ce secteur est défendu
par le fort de Vaux qui, à 3 km au sud-est de Douaumont, domine
les Hauts de Meuse et surveille la Woëvre. |
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Les
bois de la Caillette et Fumin sont très vite dépassés
et le fort de Vaux encerclé. Le 4, les fossés sont aux mains de l'ennemi. La garnison du fort est alors composée de plus de 600 hommes, alors qu'elle ne peut théoriquement en contenir que 250. Ils sont commandés par le commandant Raynald, du 96e R.I.. Jusqu'au 6 juin, les Allemands tentent
en vain, par tous les moyens, de pénétrer dans les couloirs
du fort. Les entrées des casemates sont bombardées, des
grenades sont jetées dans les bouches d'aération, du liquide
enflammé est projeté par les embrasures, des barrages de
sacs de terre sont improvisés dans tous les couloirs. Les défenseurs, asphyxiés,
brûlés, assoiffés, défendent âprement,
barricades après barricades, les couloirs et les gaines qui convergent
vers la galerie principale, mais la confusion est la plus totale. |
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Dans la nuit du 6 au 7,
le sous-lieutenant Farges tente de parlementer avec l'ennemi mais n'obtient
aucune réponse. L'évacuation française
se fait par la brèche nord-ouest. En descendant les pentes du
fort, de nombreux trous d'obus sont remplis d'une eau vaseuse, tous
se jettent dans cette eau qui sent le cadavre. Le reste du mois, les troupes
allemands poursuivent leurs efforts mais progressent très lentement
en direction de la cote de Froideterre et l'ouvrage de Thiaumont.
Juillet - Ultime offensive allemande Début juillet, Falkenhayn poursuit son offensive de la dernière chance. Un nouvel effort est prévue pour le 8 juillet. Cependant, la date est repoussée au 11 à cause du mauvais temps. Le 12 au soir, après 2 jours terribles, les fantassins allemands viennent buter devant le village de Fleury, le fort de Tavannes, la crête de Froideterre, la chapelle Sainte-Fine et le fort de Souville ultimes butes avant la descente sur Verdun. Ils ne sont plus qu'à 3 km de la ville, mais ne réussissent pas à percer. Ce jour est celui où l'armée allemande s'est trouvée la plus proche de la ville, et il s'en ait fallu de peu que la ligne de barrage française soit enfoncée. Aujourd'hui, un monument,
un grand lion couchée, comme mortellement atteint, symbolise
cette extrême limite atteinte par l'armée Allemande. Dans
la soirée du 12, le Kronprinz reçoit l'ordre, puisque
les objectifs fixés n'ont pas pu être atteints, "
de se tenir désormais sur une stricte défensive "
L'Allemagne vient de perdre la bataille de Verdun
Les 3 attaques allemandes de février à juillet 1916 |
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La reconquête française Le général Joffre veut reprendre
l'avantage et lancer une importante offensive. Le but est de reconquérir
tout le terrain perdu depuis le début de la bataille, et principalement,
les forts de Vaux et de Douaumont. Nivelle est Mangin se penchent sur
le sujet. En septembre, mise à part quelques
engagements locaux aux abords de Thiaumont, la bataille s'atténue
dans tous les secteurs. Cette situation de stagnation pesante se
poursuit jusqu'au 15 octobre durant laquelle l'armée française
ne reste pas inactive. De gros travaux sont entrepris en préparation
de la grande offensive : liaison téléphonique avec les 1ère
lignes par câbles enterrés ; approfondissement des tranchées
et création de parallèles de départ ; création
d'abris et de P.C. Partout, la pioche s'enfonce dans les cadavres, les
travailleurs se mettent des gousses d'ail dans les narines pour échapper
à l'odeur épouvantable. Le 21 octobre, commence la préparation d'artillerie, les Allemands sont écrasés et gazés par les obus de 400. Le 22, une fausse attaque est lancée qui permet de découvrir 158 batteries Allemandes qui étaient restées muettes jusque là. Elle sont méthodiquement contre-battues par les canons français et 68 sont détruites. Le 23, le fort de Douaumont reçoit plusieurs gros obus qui percent sa superstructure. L'un d'eux explose dans le dépôt de munition et provoque un important incendie. Les fumés toxiques se répandent dans les couloirs. Les masques à gaz ne suffisent plus et les Allemands sont contraint à évacuer le fort. Dans la nuit du 23 au 24, les divisions française montent en ligne et se mette en position dans les parallèles de départ. Dans la matinée du 24, beaucoup
d'Allemands qui n'en peuvent plus se rendent. A 11 h 40, c'est l'assaut.
Les troupes françaises progressent dans une épaisse brume
qui recouvre toute la plaine. La progression qui se fait à la boussole
est lente car le terrain est invisible et accidenté, mais les hommes
avancent courageusement. Ce 24 octobre, le bois de Nawé a également été repris, ainsi que le village de Douaumont, le bois de la Caillette, le ravin du Bazil, celui de la Fosse-Côte et la moitié ouest du bois de Vaux-Chapitre. Les combats se poursuivent en direction du fort de Vaux les jours suivants. Dans la nuit du 2 au 3 novembre, les Allemands évacuent d'eux même le fort de Vaux, présentant que la lutte est devenue inutile. Il est repris par les Français le 3. Dans cette offensive, 22 bataillons allemands ont été pulvérisés, les pertes totales sont estimées à 20.000 hommes dont 6.000 prisonniers, et un important matériel retrouvé dans le fort. En 6 jours, l'artillerie française a tirées 790.000 obus, dont 518.000 de petits calibres et 272.000 de gros calibres A la mi-décembre, le général
Mangin poursuit son offensive pour dégager le terrain en avant
des forts : l'armée allemande est pratiquement reconduite sur ses
positions de départ, celles du mois de février 1916.
La riposte française
de août à décembre 1916 |
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Ainsi s'achève l'une des plus grandes boucheries de tous les temps. Voir la partie "Bilan" pour connaitre les chiffres de la bataille. Voir également : |
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