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       L'aviation 
 En 1914, l'aviation existe déjà depuis 24 ans. Cependant, c'est la guerre qui va lui permettre de prendre un essor fulgurant. Le premier prototype d'avion date de 1890. Il est surnommé Eole et construit par le Français Clément Ader. Il est inspiré de la forme des ailes de la chauve souris. Il est testé le 9 octobre 1890 et s'élève de 20 cm du sol sur une distance de 50 m environ. 
 En 1891, un nouvel essai permet à 
        l'Eole d'effectuer un vol sur une distance de 100 m, mais il finit sa 
        course en dehors de la piste et s'abime. Néanmoins, cet essai est 
        considéré comme un réel succès. En 1902 en Amérique, les frères 
        Wright conçoivent un prototype révolutionnaire. Il est doté 
        d'un mécanisme couplant le gouvernail arrière avec le vrillage 
        des ailes, permettant ainsi à l'appareil d'effectuer des virages. 
 En 1909 en France, le département 
        de la guerre reprend de l'intérêt pour l'aviation et envoie 
        une commission en Amérique pour rencontrer les frères Wright. 
        Pour la somme d'un million de franc, il leurs est proposé de travailler 
        pour le compte de la France sur un nouveau prototype pouvant répondre 
        aux critères suivants : être capable de voler sur une distance 
        de 50 km à une hauteur de 300 m avec 2 personnes à bord, 
        être capable de voler par des vents de 10 m par secondes. Après 
        l'étude du projet, les frères Wright refusent la proposition. En septembre 1909 à Bétheny (Marne), une grande compétition d'aviation est organisée durant toute une semaine. Pour la première fois, de nombreux appareils de tous types et gabarits sont réunis dans des épreuves permettant de comparer leurs performances, de voir les dernières nouveautés, les progrès techniques récents. 
 Le département de la guerre qui 
        a envoyé 2 officiers à la manifestation, passe commande 
        pour l'obtention de 5 appareils, parmi les meilleurs remarqués 
        à Bétheny, 2 monoplans Antoinette, 2 biplans Farman et un 
        Blériot XI. Durant l'année 1911, l'armée entreprend de gros travaux : des aérodromes militaires sont construits ; des véhicules motorisés sont conçus pour le transport des avions, des appareils pouvant replier les ailes sont expérimentés, de nombreuses manuvres sont réalisées. En même temps, l'armée suit de prêt les progrès de l'aviation dans le monde. En mars 1912, une loi est promulguée qui fixe les grandes lignes de l'organisation de l'aviation militaire française. Quelques modèles d'avions testés par l'armée française : 
 
 
 
 
 
 
 
 Lorsque la guerre éclate, et bien 
        que les armées françaises et allemandes se soient intérressées 
        au sujet depuis plusieurs années, l'aviation militaire n'en est 
        qu'à son balbutiement. Cependant, les états-majors vont 
        très rapidement rattraper leur retard, ayant parfaitement conscience 
        que cette nouvelle arme peut jouer un rôle très important 
        dans la guerre moderne.  Les premières missions qui sont 
        confiées à l'aviation sont essentiellement des missions 
        d'observations, de réglages d'artillerie et de bombardements : Le 2 et le 3 septembre, plusieurs avions d'observation français signalent la convergence des troupes allemandes vers Paris. Bien que n'étant pas les seuls à le signaler, ils informent ainsi l'état major français sur l'offensive allemande imminente sur la Marne. Cela conduit le général Joffre à lancer la contre-offensive qui va sauver Paris. Le 10 septembre, suite à une reconnaissance française par avion, puis à un bombardement ajusté par avion, la moitié de l'artillerie du 16e Corps allemand est détruite. Mi-septembre, le premier raid sur Paris à lieu. Quelques bombes de 90 mm sont larguées mais ne causent pas de dégâts importants. Les bombardements par avions étant 
        de plus en plus fréquent, il devient évident que l'aviation 
        doit avoir un nouveau rôle, la chasse
 Il faut absolument empêcher 
        le survol de ses positions par les appareils ennemis. 
 
 En France, début octobre 1914, l'ingénieur 
        Raymond Saulnier a l'idée de positionner la mitrailleuse juste 
        devant le pilote, afin de facilité son utilisation. Mais dans ce 
        cas, l'hélice de l'avion se trouve juste devant le canon de l'arme. 
        Il tente alors de concevoir un dispositif permettant de synchroniser le 
        tir de l'arme en fonction de la rotation des pales de l'hélice. 
        Cependant, ses tentatives ne donnent pas satisfaction et l'idée 
        est abandonnée. 
 Au début de l'année 1915, 
        de nombreuses escadrilles sont créées en France comme en 
        Allemagne. L'aviation prend une part active dans les batailles de Champagne, 
        des Eparges et d'Artois. Elle ne cesse de perfectionner à la fois 
        ses méthodes d'actions et ses technologies. La photographie aérienne 
        est inventée, les observations se diversifient et se multiplies. En août 1915 en France, devant le 
        nombre croissant d'observations, un règlement est mis en place 
        pour uniformiser les méthodes d'observations aériennes et 
        leurs retranscriptions à l'artillerie. 
 Le 18 avril 1915, Roland Garros qui effectue 
        une mission de bombardement sur une voie de chemin de fer au nord de Courtrai, 
        est abattu en vol et contraint à se poser dans les lignes ennemies. 
        Il est fait prisonnier et laisse aux Allemands son appareil équipé 
        de son hélice blindée et de sa mitrailleuse fixé 
        juste devant le siège du pilote, pointé vers le nez de l'avion. 
 Toutes ces avancés technologiques 
        très rapides qui ont lieu durant l'année 1915, sont dû 
        à plusieurs raisons :  
 Au début de l'année 1916, 
        le mot d'ordre est plus que jamais l'emploi massif de l'aviation.  
 L'aviation allemande devient par conséquent la reine incontestable du ciel et les pertes d'appareils français sont de plus en plus importantes. 
 
 Le 25 février, L'Allemagne déclenche 
        l'offensive sur Verdun. Le général Von Falkenhayn prévoit 
        une offensive écrasante en employant massivement l'artillerie, 
        qui doit laminer en profondeur les lignes françaises. Pour cela, 
        il est impératif que les tirs d'artillerie soient guidés 
        par de nombreux observateurs en ballons captifs (Drachen). Enfin, canons 
        et ballons doivent être protégés par une aviation 
        de chasse importante. Aucun avion français ne doit pouvoir s'introduire 
        dans les lignes allemandes, cela est déterminant pour la réussite 
        du plan. De plus, l'aviation doit également être employée 
        pour les missions habituelles: le repérage des lignes ; le signalement 
        des mouvements de troupes ; le réglage des tirs ; la prise de photos 
        aériennes ; le bombardement des terrains d'aviation et d'aérostier
 
 En face, la France ne dispose, dans le 
        secteur de Verdun, que de 4 escadrilles, une section de photographie aérienne 
        et 2 compagnies d'aérostiers, 70 appareils. 
 S'engage alors dans le ciel de Verdun une bataille aérienne sans merci entre les pilotes allemands et français. La première de l'histoire à cette échelle. Celui qui sera maitre du ciel aura l'avantage pour remporter sur terre. Au fur et à mesure que l'année avance, les progrès techniques ne cessent de se développer dans tous les domaines de l'aéronautique. En France, le lieutenant Yves le Prieur met au point des fusées incendiaires déclenchées électriquement qui s'avèrent redoutable dans la destruction des Drachens. 
 De nouveaux appareils sont mis à l'étude comme le Spad, Sopwith, Salmson, Schmitt En Allemagne, les appareils ne cessent d'être perfectionnés. Des avions toujours plus performant permettent des vitesses et des montées à des altitudes encore jamais atteintes. Les méthodes de combats se perfectionnent également. Les Allemands créent les attaques en patrouilles. Les bombardements par avion deviennent beaucoup plus précis. Les codes, les règlements, les procédures, les liaisons entre l'aviation, artillerie et l'infanterie s'améliorent. Les prouesses les plus extraordinaires 
        sont accomplies grâce au courage et au sang-froid des pilotes. De 
        nouvelles figures militaires sont inventées telle que le tir en 
        piquer pour profiter de l'effet de surprise. Lorsque l'année 1916 s'achève, 
        l'aviation a fait d'énormes proprets dans toutes les armées 
        en guerre, l'aviation de chasse notamment. Les combats ont été 
        incessants à Verdun et dans la Somme. Les aviateurs ont été 
        énormément sollicités, au même titre que les 
        fantassins et les artilleurs. Leurs pertes ont été très 
        importantes aussi bien en vies humaines qu'en matériels. 
 
 Au début de l'année 1917, la bataille du ciel continue de plus belle. Cependant, l'Allemagne parvient à reprendre le dessus sur ses adversaires. Ses usines d'avions tournent à plein rendement et les appareils qu'elle met en service, de nouveaux types d'Albatros, obtiennent les meilleurs performent de l'époque. Cette production intensive permet le remplacement rapidement des appareils abimés ou vieillissants, et de faire bénéficier à un maximum de pilotes des dernières catégories appareils. 
 En France, la production, le test et l'adoption 
        des nouveaux appareils est beaucoup trop lents. Les aviateurs français 
        volent sur des appareils ayant déjà soufferts des combats 
        de 1916. Ils sont totalement obsolètes par rapport à ceux 
        de leurs adversaires et ne sont plus en mesure de protéger convenablement 
        l'espace aérien français. Cela se résulte par de 
        nombreux bombardements des infrastructures françaises qui ne parviennent 
        pas à être empêchés. La supériorité 
        de l'Allemagne est telle, que la France doit se contraindre à stopper 
        les bombardements de jour car la chasse allemande ne leur laisse aucune 
        chance.  
 Ensuite, afin de relancer la production 
        aéronavale, une campagne de recrutement dans les usines d'aéronotique 
        est réalisée. Le nombre d'ouvriers passe à 120 000 
        hommes. La production repart mais la livraison de nouveaux appareils n'est 
        pas immédiate et de nombreuses escadrilles ne sont pas rénovées 
        avant plusieurs mois. Enfin, à l'automne 1917, la France 
        est en mesure de mettre en service 2 nouveaux appareils. 
 Avec ce nouvel appareil, les bombardements de jour peuvent reprendre. Notamment, les villes d'Alsaces et du bassin du Rhin qui subissent des bombardements de représailles sur les gares, usines, terrains d'aviation, hangars, dépôts. Des premières reconnaissances stratégiques de nuit peuvent également être réalisées. Deuxièmement, le Spad VII, un avion de chasse qui peut enfin rivaliser avec les nouveaux appareils allemands. 
 Avec ce nouvel appareil, les aviateurs français peuvent combattre de nouveau à armes égales avec leurs adversaires. L'espace aérien français redevient enfin un espace sécurisé et dangereux. Il surpasse même les Albatros Allemands qui subissent un revers de médaille. L'armée Allemande réagit aussitôt en activant la mise en service d'un nouvel appareil, le Fokker triplan. Ce nouvel appareil rétabli une certaine parité dans les airs. 
 
 Lorsque l'année 1918 débute, la France qui poursuit son effort de production est en mesure de fournir à ses escadrilles un grand nombre d'appareils neufs, Spad 220 HP de chasses, Bréguet et Salmon d'observations. 
 A partir de février, en France comme en Allemagne, de nouvelles escadrilles beaucoup plus importantes sont créés. Elles portent le nom d'escadres et rassemblent sous un même commandement plusieurs spécialités : chasse, observation et bombardement. Ce regroupement permet une coordination plus simple des forces aériennes et la mise en uvre d'opérations de plus grande envergure. En mai, les regroupements aériens prennent une nouvelle fois de l'importance par la création des Divisions Aériennes, qui comptent plus de 700 appareils de tous types et spécialités. Les D.A. en France sont composées de 24 escadrilles de chasse formée de 432 Spad VII, 15 escadrilles de bombardement formées de 225 Bréguet XIV et de 4 escadrilles d'observation formées de 60 Caudron R XI. 
 En juillet, l'Allemagne lance une ultime offensive en Champagne. Dans cette bataille, l'aviation est employée à un niveau encore jamais atteint. L'Allemagne, la France et l'Angleterre lancent chacune plus de 500 appareils de tous types dans l'offensive. En septembre, les Américains récemment 
        entré dans la guerre, lancent leur première offensive, sur 
        le saillant de Saint-Mihiel. Plus de 1500 appareils participent au combat. 
         
 En Europe, l'expérience qui a été acquise est colossale, lorsque l'on pense qu'en août 1914, l'aviation n'en était qu'à ses débuts, avec à peine 160 appareils. L'aviation militaire est définitivement devenue une arme à part entière dont l'utilisation massivement est déterminante dans la guerre moderne. Ce sera effectivement le cas durant la seconde guerre mondiale 
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