Situation à J - 1 (20 février 1916)


Du coté All, toutes les batteries d'artillerie et les bataillons d'assaut sont en position :

- Le 18e C.A. (112 pièces légères et 110 pièces lourdes) a quitté St Laurent-Sur-Othain ou il cantonnait, et a pris position en face du bois des Caures ;

- Le 3e C.A. (96 pièces légères et 213 pièces lourdes) est venu du Rouvois-Sur-Othain et a pris place en face du bois de Ville et de l'Herbebois ;

- Le 7e C.A. (100 pièces légères et 100 pièces lourdes) a quitté Damviller pour s'installer en face du village d'Haumont ;

- Le 15e C.R. venu de la région de Spincourt a pris position dans la forêt de Gremilly et ses abords ;

- Le 4e C.R. est installé sur la rive ouest de la Meuse et le 5e C.R. en Woëvre.

A cela, s'ajoute 152 lance-mines.
Les abords de ce dispositif sont appuyés sur la rive ouest par 80 pièces de campagne et 136 pièces lourdes (placées derrière le 4e C.R.) et en Woëvre, par 136 pièces de campagne et 60 pièces lourdes (placées derrière le 5e C.R.). Leur mission est de pilonner les hauts de Meuse.

Chacune de ces pièces dispose de 3 jours de munition, soit 3000 coups par batterie de campagne, 2100 par obusier léger et 1200 par obusier lourd (3 autres jours de munitions sont stockés et rapidement disponible en arrière des 1ère lignes). Chacune a déjà ajusté son tir durant les jours précédent, mais avec prudence afin de ne pas éveiller les soupons.

Le Kronprinz dirige les opérations depuis son Q.G. à Spincourt. Depuis le 12 février, il est contraint à repousser l'assaut en raison du temps exécrable.


Le Kronprinz visitant ses troupes

Du coté Fr, en 1ère ligne :

- La 14e D.I. (12 bat., 89 pièces légères et 20 pièces lourdes) tient le secteur d'Ornes à la route d'Etain ;

- La 51e D.I. (10 bat., 70 pièces légères et 20 pièces lourdes) occupe le secteur du bois de Villes-Ornes ;

- La 72e D.I. (12 bat., 70 pièces légères et 12 pièces lourdes) tient le secteur entre la rivière et la lisière est du bois des Caures ;

- Les 29e et 67e D.I. tiennent le secteur de la rive gauche de la Meuse, jusqu'à Avocourt.

En seconde ligne, plus au sud, les 3e, 4e et 132e D.I. sont stationnées en Woëvre.
En arrière, à 20 km au sud de Verdun, les 37e, 48e et la moitié de la 16e D.I. sont en cantonnement et peuvent rapidement intervenir.
Encore plus loin, les 153e et 39e D.I. sont stationnés autour de Bar-Le-Duc, et le 1er C.A., à Epernay, est prêt à se mettre en marche vers Verdun.

En résumé, au 20 février, 34 bat. Fr. et 270 canons mal appropriés (à tir tendu et étant du matériel assez vieux), vont devoir faire face à 72 bat. All. soutenus par 870 canons dont 540 lourds. De plus, le secteur Fr. est mal fortifié, sans boyaux de raccordement, sans abris solides ni liaisons.

Le commandement All. est persuadé d'une percé fulgurante et écrasante. C'est sans compter sur l'âme, la valeur, la courage et la ténacité du soldat Français…


Front au 20 février 1916