L'ouvrage de Thiaumont

 

L'ouvrage de Thiaumont a été construit entre 1887 et 1888. Entre 1902 et 1905, avec l'apparition des obus modernes, il subit une série de modifications importantes visant à le moderniser.
Ainsi sont ajoutés: Une casemate de Bourges sur sa face est comportant 2 canons de 75 mm; Un abri bétonné comportant un rez-de-chaussée et un sous-sol de 3 pièces chacun de 2,5 m par 6; Un observatoire bétonné sur la face avant ainsi que 2 tourelles de mitrailleuses de part et d'autre.
La sortie se trouve au sud. Un fossé entoure l'ouvrage lui-même prolongé d'un puissant réseau de fil de fer de 30 m de large

A l'origine une petite voie ferrée venant directement de la forteresse de Verdun pouvait alimenter en obus les 2 canons de 75 de la casemate de Bourges. Cependant, par le décret du 5 août 1915 supprimant l'armement et l'approvisionnement des fortifications, le stock d'obus a été enlevé ainsi que les 2 canons.

Au commencement de l'offensive allemande sur Verdun, il n'a pas été possible de procéder au réarmement de l'ouvrage de Thiaumont, c'est donc sans pièce d'artillerie qu'il entre dans la bataille.

 

Plans de l'ouvrage :

 

Historique de l'ouvrage :

De mars à mai
L'ouvrage est bombardé en permanence par l'artillerie Allemande. L'ennemi tente une première fois de s'emparer de l'ouvrage mais n'y parvient pas. Plusieurs autres attaques échouent également.
Témoignage de Louis Maufrais, médecin au 94e R.I. : " Nuit du 16 mars - … Enfin, nous apercevons la façade de la redoute de Thiaumont. Elle est tournée vers le sud, face à la ville de Verdun, à l'abri de la crête de Froideterre. On ne la voit pas, en réalité, mais ses contours se détachent en ombre chinoise quand une fusée monte… A présent, il faut chercher la porte à plat ventre, en tâtonnant. Quand un son métallique résonne sous mes mains, je sais que j'y suis, et je constate par la même occasion qu'un gros éclat d'obus s'est enfoncé dedans. Je cogne en criant : " Hurel, 94 ! ".

Après un moment qui nous semble interminable, la porte s'entrouvre et nous rentrons. Il y a là non seulement Hurel, mais aussi Bitsch, Emile de Parade et une trentaine d'hommes armés, des chasseurs et quelques fantassins. Dans des brancards, par terre, quelques blessés. Un mort gît derrière la porte, au milieu des barriques et du matériel…
Mis à part quelques bougies et la lueur d'une lampe acétylène, il n'y a pas de lumière, dans l'abri. Ni aucune ouverture, sauf un petit tuyau d'aération.
- Tiens, me dit Parade, on va entrouvrir la porte et tu vas passer ta tête rapidement. Tu vas voir quelque chose d'épatant.
Je fais ce qu'il me dit. Je vois alors la façade de la redoute absolument lisse et, en contrebas, des trous comme ceux que nous avons traversés pour venir. On me dit qu'au-dessus nous sommes protégés par une couche de béton de quarante centimètres recouverte d'un tas de terre d'un mètre d'épaisseur. Et que cette redoute est plaquée sur le versant sud de la côte de Froideterre.
Devant moi, il y a tout le champ de bataille de Verdun. Un panorama formidable. Il n'existe pas de mot qui conviennent mieux. Je vois le grand plateau de Verdun. Un peu plus loin, c'est Vaux. Devant nous : Souville et le fort Saint-Michel. A nos pieds, le petit pays de Fleury. On aperçoit plus loin le carrefour de la chapelle Sainte-Fine. A notre gauche, la terre est absolument nue et, au fond vers la droite près de Verdun, il reste encore un peu de verdure.
Du côté des ruines de Fleury, étrange vision, nous apercevons une vache solitaire qui essaie de brouter quelques brins d'herbe. Nous la reverrons les trois jours suivant, à peu près à la même heure, lançant des ruades quand un obus tombe. Et puis elle disparaîtra. Ca devait se terminer ainsi...

18 mars - Je vais vivre la journée la plus dure de mon séjour dans cette redoute de Thiaumont. Dés cinq heures du matin, les obus commencent à tomber partout. Il y a du petit, du gros. Il paraît même qu'il y a du 250. Nous ne sommes pas, je crois, spécialement visés. C'est la même chose dans tout le coin : un véritable déluge. Dans la redoute, la porte branle sur ses gonds et résonne. De temps en temps, le souffle des obus éteint les chandelles. Nous avons la tête en feu. Tout vibre, et nous aussi. Ce n'est pas le moment de mettre le nez dehors. D'après le bruit, on dirait, on dirait bien que c'est la même chose de Vaux jusqu'ici. A un moment, quelqu'un entrouvre la porte et croit entendre des mitrailleuses…
Puis il nous semble que le bombardement ralentit. Vers midi, l'attaque est réduite au petit calibre.

L'après-midi commence d'une façon à peu près tranquille. Nous n'en pouvons plus. Nous avons à peine de quoi manger. Le sommeil commence à nous prendre quand, soudain, on entend un coup d'une très grosse pièce. Le son est très lointain, mais très net. Les gars ne s'y trompent pas :
- Ca, c'est pour nous ! s'écrient-ils.
Quelques instants plus tard, nous sommes assaillis par un bruit monstrueux qui s'amplifie à toute vitesse, comme un train fonçant en plein sur nous. Instinctivement, nous rentrons la tête dans les épaules et nous nous bouchons les oreilles.
Le choc est effroyable. Ceux qui, comme moi, sont assis sont soulevés de leurs sièges, et ceux qui sont debout dégringolent. En même temps, je ressens un coup violent dans l'estomac et dans la tête. Tout s'éteint, on est dans le noir. Tout ce qui est accroché au mur tombe à terre dans un fracas de fer-blanc. Puis la porte résonne comme un coup de gong et, par-dessous, s'engouffre un nuage de poussière et de gaz brûlé qui nous cuit la gorge et les narines.
Personne ne souffle mot. On entend une pluie de gros bloc de terre tomber sur l'abri, puis, au bout d'une bonne minute le grand bruit s'apaise. Je n'ai qu'une idée : trouver ma lampe électrique. Les autres rallument et tout le monde se met à inspecter le plafond. Nous voyons une grande fissure - non, ce n'est rien. La redoute a tenu le coup !

Nous reprenons nos esprits quand, tout d'un coup, boum ! Ca recommence. Il est 15 h 05. Et le même phénomène se reproduit. Heureusement, le coup est un peu plus long, et va éclater plus loin. Mais nous sentons que la mort plane sur nous, qu'elle nous frôle, à quelques centimètres près. Même chose, on rallume, on regarde le plafond, rien. A 16 h 10, troisième coup. Un bruit encore plus fort que les deux autres. Nous avons la nette impression que, cette fois, l'obus a abordé la redoute par l'angle tourné du côté de Douaumont. La redoute semble avoir fléchi un peu sous le coup. Mais il y a tellement de poussière, à l'intérieur, qu'on ne peut même plus voir le plafond. On peut à peine respirer.
Les attaques se répètent ainsi toutes les cinq minutes. Tantôt, à droite, tantôt à gauche. Nous sommes encadrés. Je me dis : " Et si ça tombe au centre ? "…

Tout doucement, nous ouvrons la porte, d'abord pour voir si elle fonctionne toujours. Puis nous passons la tête. On constate que, du côté de Douaumont, la redoute est comme déchaussé. Il y a au pied des fondations un trou de deux ou trois mètres de profondeur, et tout autour de nous de nouveaux trous qui forment une espèce de cratère. De l'autre côté, il n'y a qu'une différence de niveau d'environ cinquante centimètres. Ce qui nous permet de sortir encore facilement de l'abri et de gagner le côté opposé, en angle mort, que les Allemands ne voient pas. Deux volontaires demandent à monter sur le haut de l'abri pour l'inspecter. Ce qui est accordé. Nous envoyons deux autres volontaires donner de nos nouvelles à la redoute des Quatre-Cheminées. Vingt minutes plus tard, les deux grimpeurs reviennent.
- Pas un obus n'est tombé sur nous, disent-ils.
Nous restons silencieux. Tous, nous prenons conscience que, si un de tous ces obus avait fait mouche, nous étions tous morts. "

En juin
Les Allemands se rapprochent sensiblement. Bombardés sans répit, le réseau de fil de fer ainsi que le fossé ne présentent plus un obstacle. Les 2 tourelles de mitrailleuses sont détruites et ne peuvent rendre plus aucun service.

 


L'ouvrage de Thiaumont en 1915

L'ouvrage de Thiaumont en 1916

 

23 juin
Vers 8 h 30 les restes de l'ouvrage tombent aux mains de l'ennemi après un combat au corps à corps, mètre après mètre. Dans l'ouvrage, 30 prisonniers français sont capturés.
Les Allemands organisent tout de suite la défense en construisant des barricades de sacs de sable à l'entrée de l'abri. Dans les locaux très endommagés, gisent les blessés et les hommes encore valides.

 

Du 24 au 29 juin
Les combats sont très violents autour de l'ouvrage. Plusieurs attaques françaises sont lancées pour tenter de le reprendre mais les Allemands en restent les maîtres.

 

30 juin
Une attaque de plus grande envergure est lancée sur l'ouvrage.
Les 4e et 5e bataillons du 248e R.I. ont reçu l'ordre de se porter sur Thiaumont et d'attaquer face à eux, sous les ordres de leur chef de corps, le lieutenant-colonel Marchand. Cependant, ce n'est qu'au levé du jour qu'ils parviennent au retranchement Z et ses abords, qui constituent leur base de départ.
Leur placement n'est pas achevé que l'artillerie française, non renseignée sur les mouvements des lignes, déclenche un formidable tir de barrage et leur inflige de lourdes pertes au point de les désorganiser en partie. En conséquence, le lieutenant-colonel Marchand propose de remettre l'attaque au lendemain. Cependant, sa demande est rejetée.
Témoignage du commandant P… : " Sur quoi s'est basé le chef en 2e lignes pour ne pas écouter le commandant du régiment qui demande que l'attaque soit remise au lendemain ? Celui-ci seul connaît la vraie situation ; et il est seul à même de juger si son attaque peut ou non réussir.
Sauf dans le cas très particulier où la situation générale le commanderait d'une façon absolue, et où l'on est obligé de consentir le sacrifice d'une troupe pour sauver le reste, sauf ce cas très spécial, on doit toujours écouter le chef de la 1ere ligne. Certains petits états-majors se sont montrés ardents pour des attaques sans but, sans préparation, "pour la gloire". Ils auraient dû avoir le courage de dire à leur grand chef : "Non, l'attaque, dans les conditions du moment actuel, n'est pas possible". Et le grand chef se serait rangé à leur avis. "

A 10 h, les restes des 2 bataillons s'élancent donc en direction de l'ouvrage de Thiaumont. Assez rapidement, les hommes en sous-effectifs sont fauchés par les tirs des mitrailleuses ennemies qui battent la pente.

Les hommes se rassemblent dans les trous d'obus et attendent la nuit. Une nouvelle tentative est ordonnée pour le lendemain.

1er juillet
A 10 h, les 4e et 5e bataillons du 248e R.I. qui ont attaqué la veille sur Thiaumont, renouvellent leur tentative.
A 11 h, les retranchements Y et Z respectivement à 300 et 400 m du P.C. 119 sont reconquis. Par cette action, le commandement local croit l'ouvrage de Thiaumont de nouveau en possession des Français et diffuse la nouvelle à 11 h 30. C'est bien évidemment une erreur ! En fait, de faibles terrains sont réoccupés et les objectifs fixés sont loin d'être atteints.
Les combats restent anarchiques jusqu'a la nuit.

 

2 juillet
Dans le secteur de Thiaumont, la lutte commencée le 30 juin se poursuit sans améliorations marquantes.

Dans la nuit, la 127e brigade est relevée. En 6 jours de combat, le 261e R.I. a perdu devant Thiaumont 28 officiers et 1200 hommes. Sur ses 3 chefs de bataillon, 2 sont tués et le dernier est grièvement blessé. Les survivants sont à bout de force.

 

4 juillet
L'ennemi tente de renforcer ses lignes sur Thiaumont en tentant d'encercler l'ouvrage (202e R.I.).
Voyant déboucher l'ennemi de l'ouvrage de Thiaumont, le 202e R.I. part à la charge le long de la route de Thiaumont et parvient à le faire reculer et le maintenir devant l'ouvrage.
A la tombée du jour, le 202e R.I; ne compte plus qu'une centaine d'hommes valides. Les alentours de l'ouvrage de Thiaumont sont un véritable charnier.

 

3 août
Etant parvenu à reprendre subitement le village de Fleury, la ligne allemande est désorganisée.
Profitant de ce flottement chez l'adversaire, la 7e compagnie du 96e R.I. s'élance à 18 h sur l'ouvrage et parvient à le reprendre en faisant 40 prisonniers. Une section le dépasse même et va s'installer quelques 10e de mètres en avant.

4 août
Dès l'aube, les troupes ennemies s'élancent sur le 96e R.I. En certains points, il doit reculer. Cependant, les débris des 5e, 6e, 7e et 11e compagnies parviennent à conserver l'ouvrage et son saillant.
Au soir, la trentaine d'hommes qui composent ces éléments est relevée et laisse les ruines de l'ouvrage au 81e R.I.

 

5 août
Le bombardement est violent sur l'ouvrage. De nombreux blessés s'y entassent, espérant trouver un abri.

 

8 août
A 5 h, l'ennemi s'élance sur l'ouvrage et parvient à le reprendre. Toute la journée, de violentes contre-attaques françaises sont lancées par les 71e et 122e R.I.
A 15 h, le 71e parvient à reprendre l'ouvrage mais doit l'évacuer à 18 h.

 

9 et 11 août
Les tentatives de contre-attaques sur Thiaumont ne donnent pas de résultats.

 

24 octobre (Grande offensive française sur la rive droite)
A 11 h 39, le 4e Mixte Z.T. s'élance à travers le barrage d'obus et parvient à atteindre l'ouvrage de Thiaumont qu'il réoccupe.

 

 

Témoignages sur l'ouvrage :

Journée du 5 août 1916. Témoignage de Etienne-Justin RAYNAL, sergent mitrailleur au 81e R.I. :

" De nombreux blessés se massent près de la redoute de l'ouvrage de Thiaumont croyant y être plus en sûreté et se font tuer là par les obus. Près d'un blessé qui vient dans notre direction tombe un gros obus. Un cadavre en décomposition est soulevé par l'explosion à plusieurs mètres de hauteur et, en retombant, s'écrase sur le blessé. Le malheureux vient vers nous en courant. Il est tout couvert de débris humains et dégage une odeur insupportable. Nous lui crions d'aller au poste de secours, car nous n'avons rien pour le soigner. Il passe devant nous, en hurlant et s'en va au hasard ; il a sans doute perdu la raison.
Quelques instants après, un jeune approvisionneur de notre compagnie saisit une hache et s'en va dans la direction des Allemands en criant : "Je veux tuer des Boches, il faut que je tue des Boches." Le malheureux avait lui aussi perdu la raison. "

Journée du 8 août 1916. D'après les récit du capitaine CLAVEL, du commandant BONNEFONT et divers hommes du 81e R.I. :

" Le 81e R.I. subit, au matin de ce 8 août, un formidable assaut qu'a précédé et soutenu le plus fantastique pilonnage par gros et moyens obus.
Le tir de préparation a dû anéantir définitivement les débris des 10e et 11e compagnies. D'ailleurs, les quelques survivants de la 9e et de la C.M.3, enfermés dans l'ouvrage de Thiaumont sont rapidement submergés sous le flot qui déferle ensuite dans la direction du P.P. 119. En hâte, le chef de bataillon Lavenir lance les 2 compagnies du 112e mises à sa disposition vers la batterie C dont elles doivent empêcher l'envahissement. C'est le moment où l'ennemi débouche de Thiaumont et occupe l'abri situé à 150 mètres, au sud de l'ouvrage. Des fractions se glissent même vers le P.C. 119 par le chemin creux des batteries.
La situation semble désespérée, mais la 1e compagnie de mitrailleuses, commandée par le sous-lieutenant James, entre en action, à découvert, près de l'abri 119, à 300 mètres environ au sud de Thiaumont. Calme, crâne, impassible, le sous-lieutenant James donne ses ordres au milieu des rafales de balles et d'obus qui s'abattent autour le lui. ses hommes tombent les uns après les autres. Les Allemands arrêtés subissent des pertes énormes et dirigent un tir encore plus violent sur l'abri 119. Tout à coup, le sous-lieutenant James s'écroule, une balle vient de l'étendre raide mort.
L'exemple de ce héros électrisa ses hommes et la trentaine de survivants continuèrent de se battre comme des lions, interdisant sur ce point toute avance ennemie.
Une résistance aussi farouche est opposée aux Allemands sur tout le front du régiment et les vagues allemandes sont clouées sur place entre l'abri sud de Thiaumont et la ligne Thiaumont-Fleury. Ils doivent se terrer dans leurs trous. Ils ne bougeront plus de toute la journée."

Journée du 11 août 1916. Témoignage de Charles HENRY, lieutenant au 48e R.I. :

Le 48e R.I., arrivé dans la nuit, est chargé d'attaquer l'abri bétonné 118 et la crête de l'ouvrage de Thiaumont. L'entreprise est pleine de dangers, car les mitrailleuses ennemies sont nombreuses.

" Nous gagnons, entonnoir par entonnoir, les emplacements de 1e ligne, situés à peine à 200 mètres de l'ouvrage de Thiaumont.
La matinée est tranquille : pas un obus, pas un mouvement ; c'est le calme qui précède la tempête, car nous savons que nous allons attaquer.
A 16 heures, nos canons commencent à bombarder l'ouvrage que nous devrons enlever 2 heures plus tard. La réplique ne se fait pas attendre, bientôt les obus ennemis pleuvent comme grêle autour de nous. Plusieurs de mes hommes sont blessés, enterrés par les 210.
Les cadavres retournés une fois de plus par les obus dégagent une odeur infecte. Les éclatements simultanés, les sifflements de 75 et les hurlements des marmites agissent d'une telle façon sur nos pauvres cervelles que nous croyons qu'elles vont éclater. Et toujours de nouvelles victimes qui crient au secours.
Cependant l'heure H approche.
Plus que 30 minutes, 20, 10, l'aiguille de ma montre avance constamment, rien ne peut l'arrêter. Mon oeil ne la quitte plus et je compte... la poche bourrée de cartouches, le fusil d'un mort à la main, je me redresse lentement sur les genoux... 17 h 58, 17 h 59... 18 heures, j'ouvre la bouche pour crier : "En avant !", quand un éclatement rouge m'aveugle, me renverse sur le sol. J'ai le genou droit transpercé, une seconde blessure au ventre et une troisième à la joue.
Près de moi, d'autres blessés, des morts..."

 

 

L'ouvrage de nos jours :

De jour, il ne reste pratiquement rien de l'ouvrage de Thiaumont, si ce n'est un paysage buriné et quelques traces de vestiges.