La guerre de position ou guerre d'usure : 1915 Français et Allemands sont épuisés
et manquent de munitions. Ils s'enterrent face à face dans des
tranchées fortifiées, protégées de sacs de
sables, de réseaux de barbelés et reliées entre elles
par des boyaux. Face à la puissance de feu adverse, il devient
impossible de rompre la ligne ennemie. Le matériel de 1914, conçu
pour une guerre de mouvement, est inadapté aux nouvelles formes
de conflit qui tiennent plutôt du siège : pour pilonner les
tranchées adverses, il faudrait des armes à tir courbe (mortiers,
lance-grenades) dont les armées sont dépourvues, surtout
dans le camp allié où tout manque. Pour creuser la terre,
les soldats n'ont souvent que leurs mains, ils manquent de vêtements
chauds. Cette saison éprouvante qu'est l'hiver 1914-1915 demeure
celle des " pieds mords ", pieds pourris qu'on évacuait
chaque jour par dizaines. En Champagne et en Artois, les offensives françaises échouent. Attaquant avec une préparation d'artillerie insuffisante, les soldats se font hacher par les mitrailleuses allemandes ; lorsqu'ils arrivent à conquérir les premières tranchées ennemies, ils ne peuvent s'y maintenir face aux contre attaques menées à coup de grenades modernes. Ces attaques, coûteuses en vies, sont lancées pour la conquête de quelques centaines de mètres. A la fin de l'année 1915, l'avantage
général revient à l'Allemagne, moins du fait de ses
initiatives qu'à cause de l'échec des opérations
alliées. Le front de l'ouest reste particulièrement stationnaire,
malgré les grandes offensives françaises.
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